Les pirogues polynésiennes, un art ancestral

Aranui

08/12/2021

pirogue polynésienne

Entamer une croisière en polynésie française sans sillonner les eaux sur des pirogues polynésiennes serait passer à côté d’un pan essentiel de la culture locale : pour ce peuple colonisateur de nombreuses îles du Pacifique, la navigation est érigée en art – notamment via son « va’a » au profil caractéristique et destiné à différents usages (déplacement, pêche ou sport)…

Le profil à balancier des pirogues polynésiennes

La pirogue polynésienne, le « va’a » ou « outrigger canoe » est caractérisée par un balancier relié à la coque par deux bras en bois, attachés par des lanières de caoutchouc. Les hommes faisaient alors avancer l’embarcation avec une pagaie en bois, dotée d’une pale légèrement inclinée vers l’avant. En navigateurs hors pair, ils avaient compris que les pirogues doubles étaient plus rapides par leur faible tirant d’eau, que les monocoques des Occidentaux.

Objet essentiel des Polynésiens, la pirogue à balancier leur permettait de voyager d’île en île (moyen de transport quotidien) et de pratiquer la pêche en pleine mer. Chaque membre de l’équipage y avait un rôle bien précis – à l’image de ceux en charge d’écoper l’eau, jour et nuit, pour maintenir l’étanchéité des coques ou ceux en charge de l’entretien des tressages de nattes de pandanus et de leurs attaches (une tâche minutieuse dédiée aux femmes).

Une construction ancestrale, devenue un sport

La construction de la pirogue polynésienne était réalisée avec des matériaux d’origine végétale (cordages en bourre de coco, en bois, en coquillage, en os…), avec une coque conçue à partir d’arbres bien droits, très grands, aux propriétés adaptées. La grande voile était, quant à elle, faite en feuilles de pandanus. Chaque construction était suivie par les grands prêtres, chargés d’invoquer les dieux pour la bénir et la protéger.

Aujourd’hui, cette pirogue, traditionnelle et sacrée, est soumise à une stricte réglementation quant aux matériaux à utiliser, afin d’en conserver son aspect originel. Pour ressusciter le passé, l’embarcation Faafaite (« renaissance ») apparaît lors des grands rendez-vous culturels polynésiens, leur permettant de se reconnecter avec le mana (« force sacrée ») de l’océan et de se réapproprier les techniques de navigation d’antan.

Mais le Va’a est aussi devenu un sport, qui s’articule autour de 2 types de courses : les mordus de voile font, soit les épreuves de vitesse dans le lagon sur 500 à 1500 m, soit les courses au large sur 30 à 150 km. Parmi les compétitions emblématiques de cette discipline, figurent la Tahiti Nui Va’a, la Molokai Hoe et la Hawaiki Nui Va’a.

Aranui

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